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13 % de chances de survie ET 100 % de rage de vivre

Dernière mise à jour : 31 août


Toujours en mouvement. Un train, un carnet, une vie à réécrire. Chaque mot compte.
Toujours en mouvement. Un train, un carnet, une vie à réécrire. Chaque mot compte.

Je me suis écrasé. Littéralement. Dernier saut en parachute. Premier impact au sol. Score de Glasgow à 4. 13 % de chances de survie.

Et pourtant, 6 ans plus tard, jour pour jour, je marche dans le sable. Le sable du désert. Pas celui d’une plage. Pas pour le plaisir, mais pour faire face à celui que je suis devenu, à celui qui est revenu et qui, peut-être, n’aurait jamais dû revenir.

Un désert brûlant. Une tempête de sable. Un orage. De la pluie après 6 mois d’aridité. Pour cette première traversée du désert, la Vie m’a offert des conditions aussi puissantes qu’improbables que le jour de mon impact. Mais cette fois, je suis debout. Je suis conscient.

Ce que je partage ici n’est pas un récit touristique. C’est une mue. Un cri silencieux. Voilà le message que ce face-à-face avec l’immensité m’a délivré. Voilà ce que j’y ai laissé. Et ce que j’y ai trouvé.

Ces mots ont été écrits dans le minibus du retour, les narines et les poches encore pleines de sable. Le cœur encore secoué par la beauté et la force des éléments…


Ce que j’ai enterré


Je referme une parenthèse. Une parenthèse longue, douloureuse, complexe… mais aussi étrangement féconde. Ce qui m’est arrivé a tout remis en question, tout détruit et m’a, en même temps, forgé. Je choisis de garder ce paradoxe. De ne rien effacer. Et pourtant, aujourd’hui, en conscience, je dépose les armes. Je lâche ce qui m’a aidé à survivre.

Je ne renie rien de ce que j’ai enduré. Aucune des souffrances traversées. Je les accueille toutes à bras ouverts. Elles m’ont sculpté. J’accepte toutes les facettes de moi qui ont occupé le devant de la scène ces 6 dernières années. J’ai été fragile. Perdu. Perturbé. Triste. Faible. Incohérent. Inconstant. Hésitant. Effrayé. Désespéré. Immature. Tout cela faisait partie du processus.

Je ne me suis jamais vu comme une victime. Par moments, j’ai trouvé cette épreuve injuste. Mais jamais je ne me suis dit que ce n’était pas de ma faute. Jamais je ne me suis réfugié derrière l’idée de malchance ou d’injustice aveugle. Le statut de victime peut être utile. Mais pas pour moi.

À mes yeux, ce mot est plus douloureux que l’épreuve elle-même. Il t’installe dans les gradins. Il fait de toi un spectateur. Un follower de ta propre vie. Il t’arrache ta puissance d’agir. Je le déteste. Il fige. Il paralyse.

Je l’ai toujours refusé par instinct de survie. Je suis un homme en mouvement. Tourné vers l’action. Je regarde droit devant. Et j’avance, quoi qu’il en coûte.

Mais refuser le statut de victime ne signifie pas être invulnérable. J’ai été brisé. Anéanti. Broyé. Détruit. Réduit en miettes. Le corps en lambeaux. L’esprit dévasté. Mes croyances fondamentales ? Parties en fumée. Mes certitudes ? Éparpillées, dissoutes. Il ne restait rien. Rien… sauf, à un moment, l’envie d’en finir. Et ça, c’était impensable. Inacceptable. Insoutenable. Impossible, pour moi, de ne pas me battre jusqu’au dernier souffle pour recroquer la vie à pleines dents. Je peux accepter d’en finir… si c’est pour renaître. Mais pas pour fuir. Pas par lâcheté.

Alors j’ai choisi un autre mot, un mot qui résonnait plus juste. Le mot ‘survivant’. Cette posture-là me parlait davantage. Un survivant, pour moi, c’est un combattant. Il agit, il ne se morfond pas dans son coin. Il ne ressasse pas. Il ne subit pas, il se relève et avance. Il est l’agent de sa propre existence. En mouvement. En responsabilité.

J’ai aimé porter le treillis du survivant. J’ai aimé cet état d’esprit combatif, affûté, tendu vers l’action. Cette posture a été un phare, elle m’a soutenu. Elle m’a porté, elle a été précieuse. C’est elle qui a orienté mon parcours post-traumatique et c’est elle qui a guidé ma reconstruction.

Mais, 6 ans après la chute, je prends une décision claire. En conscience, volontairement, j’abandonne la posture du survivant.

Dans le désert du Sahara, je suis allé à la rencontre de la partie de moi qui est revenue de cette épreuve. Là-bas, dans le silence, chaque pas, chaque goutte de sueur versée, chaque battement de cœur plus lourd, cognant dans ma poitrine à mesure que je gravissais une dune, m’a livré un message.De ce face à face avec l’essentiel, dans ce dépouillement, un mot a émergé. Un mot plus juste, plus profond. Celui qui dit ce que je suis devenu. BÂTISSEUR. Plus survivant. Non. Bâtisseur. Créateur de réalité. Faiseur d’univers.

J’ai dépassé le stade du refus. Cet état primal qui, en moi, déclenche la rage de lutter, la rage de vaincre coûte que coûte. Le combat est terminé. J’ai triomphé.Aujourd’hui je reconnais ma victoire. Mon guerrier intérieur peut déposer les armes et céder la place au bâtisseur. À l’architecte, à celui qui façonne avec les vestiges, qui invente à partir du néant.

J’ai aussi enseveli, là-haut, au sommet d’une dune, cette dépendance à l’approbation des autres. J’ai cessé de conditionner mon bien-être au regard et à la validation extérieure. La peur de ne pas être, de ne pas faire ou de ne pas avoir assez est en cendres, consumée, un soir, dans le feu du campement.


Ce que je deviens


Il m’a fallu quitter la vie pour mieux y revenir. Le désert ne m’a pas donné de réponses. Il m’a rendu à moi-même. J’ai ramené le JE.J’étais à ma place dans ce désert, sous ce ciel bleu immaculé, entouré de paysages bruts, fouetté par le sable des rafales lors de la tempête, martelé par la pluie de l’orage, forgé par l’alternance des reliefs, nourri par sa chaleur aride, éclairé la nuit par le scintillement éclatant des étoiles et de la lune, illuminé par l’éclat sans filtre du soleil, bercé par son silence assourdissant.C’était mon moment. C’était mon désert. J’ai côtoyé la puissance des éléments. Ils ont rechargé ma force vitale. J’ai mesuré, dans leur immensité, à quel point je suis infime. Infime… mais vivant.

Ramener le JE, c’était l’essentiel mais ce JE n’est pas revenu seul. Avec lui, une énergie nouvelle m’habite, un désir s’est ancré plus profondément et une promesse m’attend.L’énergie qui m’habite s’est inscrite intimement en moi car elle est vivante parce que partagée, profonde parce que humaine et inoubliable parce que vraie.

Vivante, comme celles et ceux qui ont traversé le désert à mes côtés. J’ai des images plein la tête : leurs sourires, leurs rires, leurs yeux plissés par l’effort, leurs grimaces d’inconfort. Et ces accolades, spontanées, sincères dans le camp, au sommet des dunes. Cette chaleur humaine, je l’ai ramenée avec moi et elle m’habite encore. Elle m’élève.

Profonde, parce qu’elle prend racine dans leur courage. Leur volonté. Leur générosité. Dans toutes ces mains tendues, sans bruit, sans attente, avec un sourire large comme l’horizon… Cette force collective circule dans mes veines comme un rappel silencieux : on n’est jamais seul.

Inoubliable, enfin, comme les parcours qui les habitent. J’ai appris de leurs histoires, de leurs combats, de leurs victoires comme de leurs blessures. Ce qu’ils incarnent m’inspire. Et me rappelle, chaque jour, pourquoi je continue à faire ce que je fais.

Le Désir que je ramène, c’est celui de vivre pleinement chaque respiration, de savourer la moindre chose, d’embrasser l’instant, même le plus banal, même le plus fragile, le plus fugace. Et surtout… ce désir brut, vital, de me faire confiance, de m’aligner à cette intuition qui vibre dans mes tripes. Celle qui sait depuis toujours et que j’ai trop longtemps étouffée. Cette fois, je choisis de l’écouter. Je m’engage à lui faire confiance, à la laisser guider mes pas.

Enfin, il y a cette promesse, celle que je me suis faite, là-bas. La promesse de donner tout ce que j’ai pour bâtir une œuvre qui fait du bien. Ce rêve que je ramène, c’est celui d’une histoire, d’une saga qui élève et qui, peut-être, aidera d’autres à traverser leurs ténèbres.


Ce que je ne tolère plus


Je ne suis pas de ceux qui vivent dans le refus, je préfère vouloir, désirer, créer. Je suis un bâtisseur. Mais certaines choses, aujourd’hui, je me dois de les refuser parce que je me les suis imposées trop longtemps et parce qu’elles m’éloignent de moi.

Je refuse de penser petit, de penser conventionnel. Je refuse de ne plus me choisir en premier. Je refuse d’ignorer mon instinct, ce murmure sacré, cette sagesse ancienne qui a traversé les âges pour s’incarner en moi. 

Je refuse de me contenter d’arpenter les chemins déjà balisés. J’avancerai là où rien n’est encore écrit. Là où mon désir, mon intuition, et la Vie me conduisent. J’avancerai avec confiance,porté par une seule intention : laisser une trace, ma trace.

Je refuse de laisser planer l’insécurité au-dessus de notre Amour. Je refuse d’être ce mec qui doute de tout en permanence, et qui projette ses incertitudes sur la femme qu’il aime. Je refuse d’oublier de célébrer Stéphanie. De ne pas reconnaître, chaque jour, la force qu’elle incarne. Je refuse de passer à côté de ce que nous bâtissons. Car ce que nous construisons est grand et je veux que ce soit beau. À la hauteur d’elle. À la hauteur de nous.


Ce vers quoi je marche


Ce que je désire maintenant, c’est continuer à surfer sur la vague de l’existence. Je veux continuer à savourer la beauté de la Vie.

Je vis. J’ai le cœur rempli d’amour. J’ai la force d’endurer. La tête pleine de rêves et je suis entouré. Ma vie est belle.

Ces mots d’Antoine de Saint-Exupéry, découverts dans le désert, me vont bien :

“Il semble que la perfection soit atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retrancher.”

Pour atteindre mon sommet, je n’ai besoin de rien. Simplement de continuer à avancer, un pas après l’autre. En poursuivant ce mouvement, en l’ancrant, en l’incarnant chaque jour… je me rapproche de mon Everest.

Je continue à croire en la beauté de la Vie, en la force des idées, en la puissance des mots et, par-dessus tout, en la puissance de l’Amour.

Ce sont ces messages que le label DZ Universe porte avec exigence, poésie et avec une créativité rigoureuse et vivante. J’ai refermé le chapitre du survivant. J’ouvre maintenant celui du créateur d’univers. Ce texte est le premier manifeste du label DZ Universe. Un label né du chaos, porté par le feu, construit pour durer. Ostinato creatore.


FORCE & BONHEUR les Amis

FORCE & BONHEUR

DZ Universe. Né du chaos. Construit pour durer.
DZ Universe. Né du chaos. Construit pour durer.


 
 
 

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